Utilisées par les enseignants du monde entier pour créer leurs sujets d’examen, les banques de questions sont des ressources prêtes à l’emploi et téléchargeables en ligne auprès des maisons d’ édition universitaires. Leur principal intérêt est d’être réalisées par la même maison d’édition que les ouvrages universitaires utilisés pendant le programme, et donc de traiter le sujet d’une manière similaire. Au fil de leur évolution, elles sont devenues un outil de préparation pour les étudiants qui ont ainsi accès à une sélection de questions concernant la matière étudiée.
2. En quoi contribuent-elles à l'apprentissage des étudiants ?À l’origine, les banques de questions étaient principalement un moyen de gagner du temps dans la préparation des sujets d’ examen. Au fil de leur évolution, elles sont devenues un outil de préparation pour les étudiants qui ont ainsi accès à une sélection de questions sur le sujet concerné. Lorsque le système est apparu en Amérique du Nord, en 2007, il était relativement commun pour les étudiants d’une même résidence de partager les sujets d'examen pendant les révisions.
Prenons l'exemple de Fratfolder.com. À ses débuts en Amérique du Nord, en 2007, il était relativement commun pour les étudiants d’ une même résidence de partager les sujets d'examen pendant les révisions. Alex Baldwin a d'abord pensé qu’il était logique d’ élargir l'accès à ces ressources au-delà du campus : il a imaginé une sorte de service public qui permettrait de donner à tous les candidats, y compris ceux qui n'avaient pas de connaissances informatiques, la même opportunité de découvrir comment leurs professeurs structuraient leurs sujets d’examen.
Fratfolder n'existe plus sur Internet, mais il y en a beaucoup d’ autres et la question qui se pose aujourd’hui est : comment un correcteur peut-il savoir qu’un candidat a consulté à l'avance les sujets d’examen ? Ce type de fraude se manifeste dans le travail des étudiants de plusieurs manières :
- Les réponses trop similaires de plusieurs étudiants à une même question peuvent indiquer qu’ils ont tous consulté la même banque de questions.
- Des réponses identiques ou très similaires à celles données par les candidats des semestres ou des années précédentes peuvent indiquer que le candidat a eu accès à un examen antérieur.
- Des réponses trop détaillées ou contenant des informations peu ou non traitées pendant les cours suggèrent que le candidat, pour anticiper ainsi la suite du programme, a consulté des sujets d’ examens appartenant à une série chronologique.
Il est tentant pour les étudiants de privilégier dans leurs révisions cet outil concentré et pratique, qui réunit en un seul endroit tout ce dont ils ont besoin. On trouve souvent les banques de questions décrites comme « outils de révisions » ou encore comme des « ressources supplémentaires » pour les étudiants débordés. On a même vu des enseignants partager les examens des années précédentes avec leurs étudiants. Comme l'explique un professeur de l’université publique de Wichita: “« Si je veux encourager mes étudiants à en apprendre le plus possible sur un sujet, je vais évidemment partager avec eux un maximum d’informations pratiques. »
Malheureusement, cette collection si facilement accessible d’ examens antérieurs suscite des polémiques liées aux droits d’ auteurs et à l’intégrité académique. Les cours, ressources, questions ou sujets d'examen originaux sont souvent téléchargés sur Internet sans la permission de l'auteur. Beaucoup d’enseignants sont opposés aux banques de questions en ligne parce qu’elles diffusent sans autorisation leurs sujets d'examen, au détriment d’ une propriété intellectuelle qui leur appartient.
On peut aussi débattre de l’intérêt qu’a un étudiant à simplement mémoriser des réponses basées sur un examen antérieur : aucune connaissance n’est vraiment engrangée, aucun nouveau concept n’est compris. Un étudiant, voire une classe entière pourra ainsi dissimuler ses lacunes sur un sujet spécifique, et comment l’enseignant peut-il revenir sur l’ apprentissage en question si les examens ne reflètent pas le vrai niveau de ses étudiants ? La vraie valeur d’un programme universitaire ne réside pas dans le fait d’hériter, d’une année sur l'autre, des réponses toutes faites à une série de questions, mais dans la compréhension d’informations et dans la participation aux débats et discussions en classe.
4. Comment limiter les conséquences des banques de questions sur l’apprentissage ?Il existe heureusement plusieurs façons de minimiser l’impact des banques de questions sur l’apprentissage.
- La rédaction d’une politique d’intégrité : Avant toute chose, les établissements scolaires comme les enseignants doivent adhérer à des règles précises concernant l’utilisation de banques de questions dans le programme, généralement dans le cadre d’un code déontologique et d’une politique d’intégrité académique. Il appartient à la direction de clarifier précisément les règles afin de ne laisser aux étudiants aucun doute quant à l’utilisation litigieuse et stérile de certains outils.
- La mise à jour régulière des sujets d'examen : C'est le meilleur moyen de supprimer la tentation puisque, même s’ils peuvent accéder aux sujets antérieurs, les candidats savent qu’ils devront de toute façon apporter leur propre réflexion pendant l’examen.
- L’analyse d’item : En analysant les réponses individuelles des étudiants à chaque question, elle permet d’évaluer la qualité et l’efficacité des examens et de les renouveler régulièrement.
- La création d’évaluations adaptées : La préparation de contrôles continus et de sujets d'examen doit faire preuve d’une variété suffisante pour tenir compte des différents modes d'apprentissage. Elle peut ainsi contribuer à préserver l’ intégrité académique et à minimiser l’impact des banques de questions sur les connaissances des étudiants.
- Les examens limités dans le temps : Pour obliger les étudiants à appliquer leur propre raisonnement à une question au lieu de reformuler la réponse d’un autre, on peut limiter la durée d’un examen au temps requis pour compléter la tâche. Sauf dans les cas spécifiques qui auront fait l’objet de discussions officielles entre l’étudiant et son professeur, les extensions de délais ne servent généralement qu’à permettre au candidat d’utiliser des ressources illicites.
Finalement, le meilleur moyen de décourager vos étudiants d’ utiliser les banques de questions est d’en parler ouvertement avec eux. Même si l’objectif de la majorité des usagers est simplement d’ étudier honnêtement les sujets antérieurs, il est toujours utile d’ informer votre classe de l’usage qui est trop souvent fait des banques de questions et de lui rappeler l’importance de l’intégrité dans l’apprentissage comme dans les examens.